En cette période de coronavirus, les écoles de danse sont en grand danger. Sans cours, sans évènements et sans aucune aide financière, vont-elles réussir à s’en sortir ? Chez Temps Danses Urbaines (TDU), Mona, la directrice et Camille, la chargée de communication, continuent de se battre pour remonter la pente.
Cours de danse chez TDU,
© Amandine DUBOIS, 2020
Ce 17 mars dernier, la Belgique est entrée en confinement. La situation a été éprouvante pour de nombreux secteurs. L’un des plus touchés est les écoles de danse. En Fédération Wallonie-Bruxelles, on en compte 730. Cela représente 146 000 élèves de tout âge. Elles ont été forcées de suspendre leurs cours ainsi que d’annuler les stages, évènements, spectacles… « Cela a été difficile à vivre pour l’équipe de voir tous nos projets annulés du jour au lendemain » explique Camille, chargée de Communication chez Temps Danses Urbaines, une école de danse située à Charleroi. Les décisions du gouvernement n’ont pas toujours été faciles à comprendre d’après elle « Pendant ce confinement, nous nous sommes beaucoup concertés pour tenter de comprendre toutes les réformes du gouvernement. Nous avons aussi dû les expliquer aux élèves et parents. Nous avons préféré jouer la carte de la transparence avec eux. Par exemple, nous n’étions pas dans la possibilité de rembourser les abonnements à l’année de nos élèves sans par la suite risquer la faillite. Nous avons expliqué très clairement la situation et ils ont généralement été extrêmement compréhensifs».
À cause des multiples prolongements de ce confinement, la situation des écoles de danse ne s’est pas améliorée, au contraire. « Pour survivre, j’ai dû mettre certains de mes employés au chômage technique » se désole Mona, la directrice de TDU. Comme beaucoup d’autres, elle a tenté de mettre en place des alternatives comme des cours de danse sur Facebook et Instagram malheureusement, cela s’est vite essoufflé par manque de dynamisme. Danser seul est évidemment moins entrainant qu’avec un groupe et un professeur.
Leur situation actuelle
Un grand nombre d’écoles de danse sont aujourd’hui au bord de la faillite. Elles n’ont obtenu aucune aide ou subvention de la part de l’État malgré leurs diverses tentatives. « Nous avons écrit une lettre commune et réalisé une vidéo à l’occasion de la journée internationale de la danse. Cela n’a malheureusement mené à rien. Récemment, nous avons eu une réunion avec un député wallon, nous attendons des nouvelles en espérant que cette fois-ci ce soit la bonne » déclare Mona. « Lors d’une année normale, la plus grande entrée d’argent se fait aux environs des mois de mars à juin, car nous avons beaucoup d’évènements durant cette période. Cet argent nous permet de vivre durant les vacances d’été durant lesquelles nous arrêtons la plupart de nos activités. Sachant que nous sommes une ASBL, nous sommes sans but lucratif et ne faisons déjà aucun bénéfice d’une année à l’autre. La situation de cette année risque également d’impacter l’année prochaine » explique Camille.
Les écoles de danse peuvent petit à petit reprendre leurs cours à partir d’aujourd’hui mais, chez TDU, Mona a décidé de ne reprendre qu’en septembre. Elle explique « Il y a encore beaucoup de mesures contraignantes et reprendre les cours pour 2 semaines serait inutile. Nous préférons nous concentrer sur la rentrée pour redémarrer du bon pied ».
Amandine Dubois.